La préfecture des Alpes maritimes a publié sur son compte Twitter deux articles, contenant trois pages visiblement extraites de documents édités par le service “Restauration des Terrains en Montagne” de l’ONF. Ni les mairies contactées, ni la préfecture n’ont accepté de nous communiquer les documents correspondants. Nous reproduisons un agrandissement commenté de ces pages en espérant que les études hydrologiques et géomorphologiques sur la crue menées par la préfecture soient rapidement rendues publiques.
Une page présente le nouveau profil de la Roya dans la traversée de Tende. On peut constater qu’il est entièrement lissé par l’apport d’alluvions qui a remonté le niveau du lit. Entre le pont de la voie ferré et le confluent du Refrei le lit est monté d’au moins 5 mètres (points 6 et 7).
Les deux autres pages sont des vues aérienne, prises après le 2 octobre 2020, où figure en bleu la largeur du lit au moment de la crue, ainsi que des commentaires sur les enjeux.
Chers adhérents et sympathisants, 20 jours après la crue de la Roya, la sidération fait peu à peu place à l’analyse et aux projets.Dans les groupes et collectifs, sur les réseaux sociaux, dans les réunions de concertation, le questionnement sur la reconstruction se profile au milieu des messages d’entraide.
Qu’est ce qu’on veut faire de la vallée?
Notre association mène cette réflexion depuis des années à partir d’un principe: les équipements, les activités économiques, le traitement des déchets, le choix des modes de transports et d’urbanisme ne peuvent se concevoir sans tenir compte de la qualité de l’air, de l’eau, et la préservation de la biodiversité.
Dans ce bulletin et dans les prochains nous allons reprendre des dossiers que REN suit en Roya en mettant en perspective la préservation de l’environnement et la nécessaire transition écologique avec la situation actuelle et les informations qui nous parviennent.
Pour passer le col de Tende
Après la reprise des travaux sur le chantier de doublement du tunnel routier, en octobre 2019, nous avions perdu l’espoir d’obtenir la révision du projet. La destruction massive de la RD6204 y compris les ouvrages d’accès au tunnel remet tout à plat. Nous n’avions pas pu obtenir les rapports du CEREMA après la découverte de l’ampleur des malfaçons en 2017. Mais une publication du géologue italien, Giorgio Martinotti vient mettre en lumière des erreurs de conception manifestes plus déterminantes encore. La publication est ici : https://media.laguida.it/uploads/2020/10/16153708/TENDA-ottobre-2020-gmart.pdf et une traduction des textes est en pièce jointe.
Le diagnostic: – Le vallon de La Ca, dont l’effondrement a emporté les deux ponts à l’entrée du tunnel, rend impossible toute construction à cet endroit. – L’élargissement des 4 derniers lacets repose sur une zone instable. – La nouvelle galerie présente de graves défauts d’étanchéité et son percement à rendu possible des infiltrations massives d’eau dans le tunnel actuel.
La conclusion: l’ensemble des travaux réalisés jusqu’à ce jour sur le versant français du col ne sont plus viables.
Nous avions avancé des arguments similaires, en plus des autres arguments sur la pollution et la transition énergétique. Les demandes répétées de révision du projet, y compris devant le tribunal administratif, n’ont jamais été prises en compte. Notre dernier communiqué de presse fait un bilan des erreurs cumulées par les mauvais choix concernant les transports dans la vallée. Il est ici : https://ren.roya.org et il a été repris par Nice-Matin le 16 octobre.
Des millions d’euros engloutis alors que la ligne ferroviaire se mourait faute de financement.Mais voilà, maintenant, et pendant quelques années, pour passer le col nous avons le train!
Il faut saisir l’occasion pour rendre cette ligne opérationnelle. Il faut des navettes porte-voitures à heures fixes et une desserte passager cadencée, suffisante pour absorber un trafic au moins égal à celui qui passait en voiture. Activer les trains de nuit et de fret. Une récente délibération de la Région Sud donne de l’espoir, elle est ici; mais quand même: 580 millions d’euros d’ici 2032 pour les 500 km de lignes de desserte fine en PACA, c’est 1,16 millions par kilomètre en 12 ans…on est bien loin du compte et des besoins pour la pérennisation de la ligne ! La pression sur la Région doit rester forte. Et pour la route, … il est temps de se poser et d’ouvrir une large concertation, avec débat public et nouvelle enquête. Le chantier ne pourra pas reprendre comme si rien ne s’était passé. Nous savons que du côté italien il y a des pressions pour construire un tunnel plus bas.M. Martinotti propose lui une solution qui consiste à déplacer le point de sortie du tunnel du côté français, tout en conservant la partie creusé du côté italien; l’ensemble étant élargi à un gabarit à double sens avec l’actuel tunnel en galerie de secours.Pour REN, la seule solution qui permette de ne pas revenir au tout routier est un tunnel à une seule voie,en alternance totale… mais d’ici là, toute le monde circulera sur le rail !
Tous les appels à réduire notre consommation, à changer nos modes de transports, à contenir la pollution semblent déjà inaudibles: le dimanche 21 juin 2020, la circulation sur la RD6204 était aussi dense qu’avant le confinement. C’est reparti pour du bruit, beaucoup de bruit, de l’ozone et des particules fines… mais personne n’est prêt à faire fonctionner correctement la ligne ferroviaire.
Nous mettons en ligne des vidéos qui montrent que des camions de plus de 19t passent pratiquement toutes les nuits. D’autre témoignages sont sur les pages Facebook de ” RADAR ET TRAFIC ROYA ” et” RADAR-DU-COVID-19-ROYA-OFFICIAL “
Le 5 mai, petit aperçu du trafic dès 3h du matin
La 4 mai au matin certains ont été arrêtés à Saorge
La vidéo du 28 avril un camion cimentier ait dû faire demi-tour, à la suite d’une rencontre avec une patrouille de police.